La ventilation permet-elle d’améliorer nettement le DPE d’un logement ?

Une bonne ventilation peut réduire votre consommation de chauffage de 30 %

Pour bien comprendre l'importance de la ventilation, imaginez les ventilateurs avec brumisateurs que l'on trouve parfois sur les terrasses de cafés en été : ils rafraîchissent en abaissant la sensation de chaleur. Dans un appartement, l'humidité agit de façon similaire. En hiver, l’humidité amplifie considérablement la sensation de froid.

Ainsi, chauffer une pièce humide est bien plus difficile qu'une pièce correctement ventilée. Au-delà de 55 % d'humidité, la sensation de froid augmente, avec une différence pouvant atteindre 4 degrés par rapport à un logement dont le taux d'humidité est plus bas. Par exemple, dans un logement mal ventilé, vous pourriez chauffer à 22°C et ressentir à peine 18°C. Comme chaque degré supplémentaire augmente votre facture d'énergie de 7 %, une sensation de 4 degrés de moins peut faire grimper votre consommation de près de 30 % ! Une bonne ventilation peut donc représenter une économie énergétique significative.

Mais les enjeux vont bien au-delà des économies d’énergie. Un logement mal ventilé favorise l'apparition de moisissures, qui abîment les murs et les peintures. Pire encore, des champignons plus agressifs, comme le mérule, pourraient se développer, entraînant des travaux très onéreux.

Enfin, un logement mal ventilé peut avoir des conséquences sur votre santé. Comme on l'a appris pendant la pandémie de Covid-19, un espace confiné sans aération favorise la propagation des virus et des bactéries. Cela dégrade non seulement la qualité de l'air intérieur, mais augmente aussi le risque de maladie.

C'est pour toutes ces raisons que le législateur a choisi, avec la réforme du DPE, d'intégrer la ventilation dans son mode de calcul. Pour bien comprendre, il est important de connaître les principaux types de ventilations existantes dans un logement.

Quels sont les différents types de ventilation pris en compte dans le DPE ?

Les systèmes de ventilation sont souvent confondus. Par exemple, une VMC et une VMR sont deux dispositifs bien distincts ! Pour éviter toute confusion, voici un aperçu des principaux types de ventilation rencontrés dans un logement.

La ventilation naturelle par ouverture des fenêtres

Comme dans une cocotte-minute, l'humidité générée par vos activités quotidiennes – douches, bains, cuisson des aliments, ou même votre respiration – s'accumule et reste enfermée dans le logement. Résultat : le taux d'humidité dépasse rapidement le seuil critique de 55 %, entraînant des désagréments et une baisse de performance énergétique. La ventilation par ouverture des fenêtres est donc la plus simple et pourtant l’une des plus efficaces pour assainir un logement et améliorer votre DPE, comme nous allons le voir dans la suite de notre article.

La ventilation naturelle par entrées d’air hautes et basses intégrées au bâti

Ce système repose sur de simples grilles d'aération installées dans les murs des pièces, qu'elles soient humides ou non. Ces grilles, directement reliées à l'extérieur, permettent de faire entrer ou sortir l'air vicié en fonction des variations de pression, de température ou d'humidité des pièces. Cependant, ce type de renouvellement d’air a une performance finalement assez limitée.

La Ventilation Mécanique Répartie (VMR) ou extracteur d’air

Attention, la VMR (Ventilation Mécanique Répartie) est souvent confondue avec la VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée). Pourtant, ces deux types de ventilation sont très différents. La VMR se contente d'extraire l'air de votre logement, sans optimiser cette extraction, contrairement à la VMC.

Le principe de la VMR est d'évacuer mécaniquement l'air humide des pièces comme la cuisine, la salle d'eau ou les WC, tout en permettant à l'air extérieur d'entrer via des grilles d'aération situées dans les pièces sèches, telles que le salon, les chambres ou le bureau, grâce à des grilles de ventilation installées sur vos fenêtres, par exemple. Chaque extracteur est autonome et directement relié à une sortie d'air vers l'extérieur.

L'un des avantages de la VMR est qu'elle ne nécessite pas de réseau de gaines pour acheminer l'air vicié, car celui-ci est évacué directement par les sorties reliées à l'extérieur. Pour la mettre en marche, différentes options sont possibles :

L’allumage par la lumière :

La VMR peut être connectée à l'interrupteur de la lumière de la pièce. Ainsi, elle s'active automatiquement lorsque vous allumez la lumière. Cependant, ce mode de fonctionnement est loin d'être optimal, car il ne tient pas compte du niveau d'humidité de la pièce. De plus, dès que vous éteignez la lumière, la ventilation s'arrête, limitant son efficacité.

L’allumage par détection de présence :

De la même manière, ce mode de mise en marche n’est pas idéal car son fonctionnement ne dépend pas du taux d’humidité de la pièce où il se trouve. En revanche, même après votre départ, certains modèles continuent de fonctionner pendant quelques minutes.

L’allumage par le taux d’humidité :

Ce système est le plus performant, car la ventilation fonctionne tant que le taux d'humidité n'a pas atteint un seuil prédéfini, que vous pouvez régler sur l'extracteur. Il s'avère donc bien plus efficace que les deux autres modèles. Cependant, si le temps est pluvieux et que votre seuil d'humidité est trop bas, il est possible que l'extracteur fonctionne en continu toute la journée, ce qui peut être désagréable.

Nos conseils : Si vous souhaitez installer ce type de ventilation dans votre logement, nous vous recommandons vivement d’installer une VMR hygroréglable plutôt que les autres systèmes d’allumage. Contrairement à une VMC, qui assure seule la ventilation de tout le logement, il vous faudra plusieurs VMR pour ventiler correctement votre logement puisque chaque VMR est relié à un conduit relié à l’extérieur. Lors de l'achat de votre VMR, veillez également à vérifier son niveau sonore. Nettoyez-la également régulièrement pour qu’elle reste à la fois efficace mais aussi que son bruit soit limité.

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La Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC)

La VMC est l’autre mode de ventilation le plus répandu dans les logements.

La VMC simple flux :

Cette VMC est très similaire à la VMR en ce sens qu’elle extrait l’air chaud et humide du logement, comme une VMR. Cependant, la différence réside dans le fait que cet échange est centralisé au sein d’un seul bloc moteur, alors que pour une VMR, chaque extracteur est indépendant.

Les VMC simple flux Hygro A et B sont deux modèles distincts. Leurs différences viennent principalement des bouches et des entrées d’air. Pour la Hygro B, les deux sont hygroréglables, optimisant ainsi le gain thermique, tandis que la Hygro A dispose de bouches à débit variable mais d'entrées d’air fixes. Les VMC autoréglables diffèrent des hygroréglables. Alors que les hygroréglables se régulent en fonction du taux d’humidité du logement, les autoréglables se régulent en fonction de la pression de l’air pour obtenir un débit constant. Elles sont généralement réglées en fonction du nombre d’habitants pour une Hygro A. Leur puissance peut varier, avec généralement un fonctionnement normal et un autre avec un débit maximal à utiliser de façon ponctuelle en cas de forte humidité. Une VMC simple flux autoréglable est donc moins performante au regard du DPE qu’une hygroréglable.

La VMC double flux :

Comme la VMC simple flux, l’échange d’air est centralisé au sein d’une même machine. La différence est qu’alors que la VMC simple flux ne fait que sortir l’air chaud et humide de façon mécanique, la double flux non seulement évacue l’air chaud et humide mécaniquement, mais fait également entrer l’air extérieur mécaniquement dans le logement. Cet échange entre l’air extérieur et l’air intérieur est contrôlé au niveau de la machine centrale, qui optimise les échanges et trouve ainsi le meilleur équilibre pour réduire la déperdition de chaleur au sein du logement tout en conservant le taux d’humidité optimal.

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Au-delà de la ventilation : Les multiples facteurs influant sur le DPE

Avant de vous présenter notre démonstration sur l’impact de la ventilation sur le DPE, il est important de garder à l’esprit plusieurs points.

Au-delà de la ventilation, de nombreux autres critères influencent le résultat général de votre DPE. En effet, l’isolation et le système de chauffage ont également un impact important sur la note finale de votre DPE. À cela s’ajoutent la taille de votre logement, le nombre de murs ou de plafonds exposés à l’extérieur, et bien d’autres facteurs. Ainsi, même en améliorant la ventilation de votre logement, vous n’avez pas la garantie que votre DPE s’améliorera systématiquement. Seule la combinaison de tous ces facteurs pourra parfois faire augmenter votre DPE de plusieurs classes énergétiques.

De plus, comme nous l’expliquons dans notre article détaillant le fonctionnement du DPE, l’algorithme de calcul du DPE est opaque, ce qui rend complexe l’analyse des données relatives au DPE.

Mais, pour vous aider à faire le meilleur choix et adopter la meilleure stratégie en matière d’amélioration du DPE, nous avons réalisé plusieurs simulations et vous donnons nos conseils.

Quelles sont les performances des différents types de ventilation sur le DPE ?

Pour réaliser cette analyse, nous avons fait appel au diagnostiqueur KELETA, qui a effectué pour nous différentes simulations afin d’évaluer l’impact des principales ventilations sur la note du DPE. Les résultats sont très surprenants ! Dans le tableau ci-dessous, fourni par les pouvoirs publics, les différents types de ventilation sont classés en fonction d’un coefficient appelé le Qvarep conv. Même si ce terme peut sembler complexe, ce qu’il faut retenir est que plus ce coefficient est faible, plus son impact sur le DPE sera positif, et inversement.

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A noter : Ce tableau ci-dessus est une synthèse des 38 systèmes de ventilation intégrés dans le mode de calcul du DPE. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à suivre ce lien en Page 40 présentant en détail la méthode de calcul 3CL à l’origine du calcul du DPE.

Quels enseignements pouvons-nous tirer de ce tableau :

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• À notre grande surprise, la ventilation par ouverture de fenêtres fait partie des meilleurs systèmes de ventilation au regard du calcul du DPE ! Encore faut-il les ouvrir !
• De la même manière, aussi incroyable que cela puisse paraître, une VMR peut dégrader la note de votre DPE, alors qu’elle contribue pourtant à l’assainissement d’une pièce comme une salle de bain en y extrayant l’humidité.
• Que vous ayez une simple grille sur un conduit d’aération dans une salle de bain, par exemple, ou une VMR, le résultat du calcul du DPE sera exactement le même.
• Seule une VMC double flux permet d’améliorer sensiblement votre DPE. Toutefois, ce type de ventilation est souvent le plus coûteux à installer, et tous les biens ne permettent pas d’accueillir ce système. Par exemple, dans un immeuble haussmannien parisien, l’installation d’une ventilation double flux sera difficile à mettre en place, à moins de prévoir des faux plafonds partout dans le bien, ce qui cacherait les moulures qui en font tout le charme.
• La VMC simple flux hygro B peut améliorer un DPE, mais de façon très limitée.

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Pour valider ces hypothèses, KELETA a réalisé des simulations avec différents types de ventilation sur un bien de 84 m². Plus le nombre de kWh/m².an est faible, meilleur est le DPE.

Avant de lire ces résultats, nous souhaitons attirer votre attention sur un point très important. Il ne sera pas possible de projeter ces résultats de DPE sur votre propre bien, car chaque bien a ses particularités. L’objectif de cette simulation est simplement de vous montrer que la ventilation peut avoir un impact plus ou moins fort sur le DPE.

Voici les résultats obtenus en fonction des différents types de ventilation, par ordre croissant :

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Ce que nous prouvent ces résultats :

1) Les hypothèses précédentes sont validées : seule la ventilation double flux améliore sensiblement le DPE. L'ouverture des fenêtres fait partie des meilleurs systèmes de ventilation, tandis que la VMR dégrade le DPE.

2) L’écart entre une ventilation simple flux hygro B et une simple ouverture des fenêtres ne fait gagner que 4 kWh/m².an. En d’autres termes, cela correspond à une différence négligeable.

3) Aussi surprenant que cela puisse paraître, si vous souhaitez améliorer votre DPE, n’installez surtout pas une VMR, même hygroréglable, dans votre salle de bain. La seule exception est si votre logement dispose d’une ventilation par ouverture de fenêtres et d’une VMR dans la salle de bain ; dans ce cas précis, votre DPE ne sera pas dégradé.

Quelques subtilités complémentaires à savoir :

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• Pour la VMR, l’allumage par détection de présence ou par l’allumage de la lumière n’a pas d’impact sur le DPE.
• Un logement traversant n’est pas mieux noté qu’un logement non traversant, ce qui peut sembler incroyable puisque l’air y circule mieux !
• La note du DPE est impactée en fonction de la date d’installation de la ventilation. Plus l'installation est récente, meilleur est le DPE.

Les incohérences du DPE au regard de la ventilation

Au vu des résultats obtenus, il est légitime de s'interroger sur l'intérêt d'améliorer ou non la ventilation de son logement au regard du DPE. Bien que nous ne puissions pas valider scientifiquement notre analyse, voici notre point de vue.

Comme nous l'avons vu, l'humidité amplifie l'impression de froid. Cependant, aucun outil ne permet aujourd'hui d'évaluer ce « sentiment ». C'est un peu comme le sentiment d'insécurité ! Il est donc impossible d'intégrer ce critère dans l'algorithme mis en place par les pouvoirs publics dans la méthode de calcul 3CL. Néanmoins, vous avez tout intérêt à trouver tous les moyens possibles pour réduire le taux d'humidité dans votre logement, au-delà d'améliorer votre DPE.

Notre deuxième réflexion est que la ventilation par ouverture des fenêtres repose sur l'hypothèse que chacun ouvre ses fenêtres plusieurs fois par jour, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. Ainsi, même si en théorie ce système de ventilation est l'un des plus efficaces, il dépend de l'intervention humaine. Si votre logement dispose de ce type d'aération et que vous ne l'utilisez pas, votre logement pourrait devenir humide et sa performance énergétique en serait réduite. Partant de ces constats, prenons l'exemple de la VMR hygroréglable, qui ne nécessite pas d'intervention humaine et est directement liée au taux d'humidité idéal de votre logement. Ce système de ventilation devrait donc être plus efficace qu'un logement sans ventilation de ce type et, en théorie, mieux noté dans le DPE, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Avant de vous donner nos recommandations, il est important de noter que la méthode de calcul du DPE évolue constamment pour corriger ses erreurs. Par exemple, l'une des plus importantes incohérences concerne le système de chauffage : un chauffage au gaz est actuellement mieux noté dans le DPE qu'un chauffage électrique. Il est fort probable que dans les années à venir, le chauffage électrique soit mieux considéré dans le calcul du DPE. Ainsi, si vous décidez aujourd'hui d'améliorer votre DPE en optant pour un chauffage au gaz et que dans deux ans, vous devez tout changer pour passer à l'électrique suite à un changement de méthode, vous risquez de le regretter, avec un impact financier important.

C'est pourquoi nos recommandations à venir s'appuient sur ces observations et visent à vous guider dans vos choix d'amélioration de votre DPE.

Faut-il améliorer votre ventilation pour un meilleur DPE : Nos recommandations

Avant de décider s'il est judicieux d'améliorer votre DPE grâce à la ventilation de votre logement, il est important de vérifier la consommation en kWh/m².an du bien que vous souhaitez vendre ou acheter. En effet, comme vous avez pu le constater, sauf pour une ventilation double flux, l'amélioration de la performance énergétique d'un bien par la ventilation est faible. Ainsi, si le résultat de votre DPE se situe au milieu entre deux lettres, il est peu probable qu'en améliorant votre ventilation, vous montiez d'une lettre dans le DPE. Seul un DPE avec une consommation d'énergie en kWh/m².an à la limite entre deux lettres peut avoir une chance de monter d'une lettre. Pour les autres, cela ne servira pas à grand-chose.

Voici un rappel des étiquettes par score en kWh/m².an.

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Ensuite, tout dépendra de votre objectif. Dans le cadre d’une transaction immobilière, vous pouvez vous retrouver dans trois principales situations :

1) Vous souhaitez acheter votre résidence principale

Aujourd'hui, de plus en plus d'acquéreurs de résidences principales demandent un bon DPE. C'est une véritable tendance de fond. Les raisons invoquées sont tout à fait louables :

• Agir pour la planète
• Éviter d’avoir un logement énergivore
• Pouvoir le revendre plus facilement le moment venu

Nous sommes d'accord avec ces attentes, mais souhaitons y apporter un bémol.

Tout d'abord, comme nous venons de l'expliquer, avoir un bon ou un mauvais DPE aujourd'hui ne garantit pas que vous en aurez un bon demain, en raison de l'évolution régulière de la méthode de calcul.

Ensuite, en effectuant des travaux aujourd'hui pour améliorer votre DPE, vous prenez le risque de devoir tout refaire demain si la méthode vient à changer.

‍Enfin, comme nous l'expliquons dans un autre article, le DPE d'un bien ne dépend pas seulement du bien lui-même, mais aussi de la copropriété, sur laquelle vous ne pouvez pas forcément influer en termes de travaux pour améliorer la performance énergétique de votre logement. La ventilation en fait partie.

NOTRE RECOMMANDATION : Dans le cadre de l'achat d'une résidence principale, ne choisissez pas votre ventilation en fonction de son impact sur le DPE, mais plutôt en fonction de l'intérêt de cette ventilation pour améliorer le confort de votre logement. Par exemple, même si une VMR dans une salle de bain dégrade votre DPE, nous vous recommandons d'en installer une hygroréglable pour éviter les moisissures nocives pour votre santé et la dégradation éventuelle de vos peintures. De même, si vous installez une VMC double flux et que vous cachez vos moulures avec des faux plafonds, vous aurez peut-être un meilleur DPE, mais vous déprécieriez la valeur de votre logement, car les moulures sont très appréciées des acheteurs. En d'autres termes, ne vous focalisez pas sur l'amélioration de votre DPE quand vous achetez votre résidence principale, mais faites des choix de bon sens pour votre confort.

2) Vous souhaitez vendre votre bien au meilleur prix

Si vous avez le projet de vendre votre bien et que celui-ci a un mauvais DPE, ne partez pas du principe que vous devrez forcément faire des travaux pour améliorer sa note et donc le vendre plus cher, ou ne pas faire de travaux et le vendre moins cher. Tout dépendra de l'état de votre bien. Si celui-ci est en mauvais état, les futurs acquéreurs, DPE ou non, y effectueront certainement des travaux qui amélioreront indirectement sa performance énergétique.

NOTRE RECOMMANDATION : Pour la ventilation, l'investissement étant relativement faible par rapport à une isolation ou un changement de chauffage, nous vous recommandons de remplacer le système en place s'il est peu performant par un plus efficace, sans que cette installation ne dégrade le cachet de votre logement. Même si le DPE ne sera pas forcément nettement amélioré, vous aurez un argument à donner aux futurs acquéreurs en leur expliquant que tout le système de ventilation a été modifié pour obtenir un bien ventilé et sain.

3) Vous souhaitez acheter un logement locatif

Dans ce cas, vous n'aurez pas le choix. Toutes les solutions vous permettant d'améliorer votre DPE devront être utilisées, notamment si votre logement est considéré comme une passoire énergétique. En effet, la nouvelle loi impose que les logements classés G ne peuvent plus être loués depuis 2025 et viendront les logements classés F en 2028.

NOTRE RECOMMANDATION : Changez votre système de ventilation s'il n'est pas performant. L'objectif est d'éviter que, pour des raisons d'humidité, votre logement se dégrade et perde de la valeur. Ensuite, il vous faudra l'améliorer de façon à obtenir au minimum la lettre E pour tenir jusqu'en 2034 et voir comment la méthode de calcul évolue dans l'intervalle (voir calendrier du DPE). En effet, rien ne sert de faire des investissements pour des changements qui n'auront peut-être plus d'impact sur le DPE dans quelques années. Enfin, dans un souci de confort de vos locataires, un appartement bien ventilé contribuera à leur bien-être, ce qu'il ne faut pas négliger.

Cas spécifique d’une amélioration de DPE par la ventilation dans un immeuble ancien

Comme nous venons de l'expliquer, si vous décidez d'installer une VMC dans un appartement ancien, tel qu'un immeuble Haussmannien à Paris, vous serez confronté à une problématique liée à l'architecture propre à ce type d'immeuble. En effet, l'installation d'une VMC nécessite de dissimuler les gaines dans des faux plafonds. Malheureusement, dans un immeuble haussmannien, les moulures font tout le charme de ces bâtiments. En réalisant un faux plafond, vous serez donc contraint de les cacher, ce qui peut être très contraignant. Dans ce cas, seules les pièces d'eau pourront être ventilées, mais un dispositif de type VMC double flux ne sera pas forcément envisageable, bien que ce dispositif soit celui qui optimise le plus le DPE.

Un seul cas peut toutefois être envisagé avec une VMC double flux dans un immeuble ancien : celui des appartements de petite taille, comme des studios ou des petits deux-pièces sans moulures, où l'installation de ce type de ventilation sera plus facilement réalisable.

Quelle sont les étapes pour améliorer votre DPE grâce à la ventilation

1 : Mesurez le taux d’humidité de votre logement

Pour ce faire, achetez un hygromètre à placer dans votre maison ou votre appartement pour mesurer le taux d’humidité. Vous pouvez en trouver sur internet à moins de 5 euros. Si ce taux dépasse les 55 %, vous devrez optimiser la ventilation de votre logement.

2 : Inspectez vos pièces une à une

Si vous détectez des taches noires dans les coins de vos plafonds, que vos fenêtres dégoulinent d’eau, ou que vous chauffez votre logement à 22°C et avez encore froid, vous avez certainement un problème de ventilation.

3 : Répertoriez toutes vos ouvertures donnant sur l’extérieur et votre ventilation actuelle

Vérifiez si vos fenêtres disposent de réglettes de ventilation, si vos pièces ont toutes une extraction naturelle, et si vous êtes en maison, inspectez votre grenier. Cette première analyse vous permettra de savoir quel type de ventilation vous pourrez techniquement installer dans votre logement.

4 : Choisissez le model de ventilation en fonction de la configuration de votre logement

Il n’est pas toujours possible d’installer une VMC simple flux ou double flux dans un appartement, car celle-ci est souvent installée dans un grenier ou un faux plafond, avec des gaines réparties dans les différentes pièces. Il est donc nécessaire d'avoir assez d’espace pour l’installer. De même, si vous vivez sur une artère très bruyante et que vous installez des réglettes de ventilation sur vos fenêtres, votre DPE pourrait s’améliorer, mais le bruit de la rue pourrait rendre votre logement invivable. Vous devrez alors trouver d’autres moyens de ventiler votre logement.

5 : Réaliser vous-même les travaux ou faites les réaliser par un professionnel

Si vous êtes bricoleur, vous pouvez installer vous-même le système de ventilation idéal. Cependant, n’oubliez pas de conserver les factures des modèles de VMC que vous avez installés, car le diagnostiqueur pourra vous les demander pour valider son choix en remplissant les cases du DPE. Le mieux est de faire réaliser les travaux par un professionnel. Dans ce cas, conservez précieusement la facture avec le détail des travaux réalisés pour la présenter au diagnostiqueur lorsqu’il réalisera le DPE.

Comment être sûr que mes travaux de ventilation vont améliorer mon DPE ?

Différentes possibilités s’offrent à vous.

Demandez à votre diagnostiqueur quels travaux de ventilation permettraient d’améliorer votre DPE. S’il accepte, il vous indiquera précisément quel type de ventilation installer. Une fois les travaux réalisés, fournissez lui la facture pour qu’il les intègre dans le calcul de votre nouveau DPE. Ce service aura un coût, alors demandez lui son prix avant de vous lancer.

Faites appel à des sociétés spécialisées en audit énergétique pour réaliser une simulation d’optimisation de DPE grâce à l’amélioration de votre ventilation. Ces sociétés vous proposeront un devis précis pour effectuer les travaux nécessaires. Assurez-vous qu’elles s’engagent sur leurs recommandations pour obtenir la note recherchée après travaux.

Utilisez une startup capable, à distance et sur la base de vidéos et de photos, de vous faire des recommandations pour vos travaux. Elle pourra également estimer une fourchette de prix pour vous aider à faire votre choix. Cependant, comme le DPE d’origine n’est pas réalisé par leurs soins, elles ne pourront pas s’engager sur le résultat final. Soyez donc prudent si vous faites appel à ce type de prestations et vérifiez contractuellement avec eux leur niveau d’engagement sur leurs recommandations.

Quel est le coût de l’optimisation de ma ventilation pour améliorer mon DPE ?

L’installation d’un système de ventilation performant est généralement moins onéreuse que la rénovation énergétique par l’isolation des murs ou le changement des fenêtres. Alors pourquoi s’en priver, même si le DPE n’est pas forcément amélioré, alors que les gains en dépenses de chauffage et en bien-être peuvent être importants ?

À titre d’exemple, une VMR hygroréglable peut coûter environ 150 € dans un magasin de bricolage. En comptant la pose, l’installation de ce type de ventilation vous reviendra à environ 300 € TTC par conduit. L’installation d’une VMC est un peu plus coûteuse (entre 1 000 € et 5 000 € TTC), selon le nombre de pièces à ventiler. Le coût supplémentaire peut venir de la nécessité de cacher les gaines dans un faux plafond, augmentant ainsi l'investissement.

L’écart de prix entre des fenêtres avec ou sans grilles de ventilation est assez faible, mais impacte le DPE. Comptez 10 à 100 € de plus par fenêtre pour une fenêtre à 1 500 €.

Si l’installation d’une VMC n’est pas techniquement possible, comme c’est souvent le cas dans des immeubles anciens à Paris, nous vous recommandons d’installer au minimum une VMR hygroréglable dans chaque pièce humide.

CONCLUSION

Sauf si vous êtes investisseur, ne voyez pas la ventilation comme un simple facteur d’amélioration du DPE, mais plutôt comme un moyen de conservation de votre logement sur le long terme.

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Nos remerciements à Michaël FORTIN (Responsable Diagnostics de la société KELETA) pour sa participation à la rédaction de cet article ainsi qu'à son Directeur Cédric MAFAT.