1. Tout dépend si vous l'avez estimé avec précision
Estimer un bien n’est pas chose facile. Pourtant, il s’agit du critère N°1 pour mener efficacement une négociation. En effet, si vous négociez le prix d’un bien correctement valorisé, un autre acquéreur plus averti fera une offre au prix et le bien vous passera sous le nez (je suis sûr que cela est déjà arrivé à bon nombre d’entre vous). De la même manière, si vous utilisez comme argument de négociation des critères n’ayant que peu d’impact sur le prix, votre force de négociation sera faible. La négociation est une forme de bras de fer où finalement, tous les joueurs doivent avoir l’impression d’être gagnants. Pour optimiser la négociation, vous allez donc devoir prouver au vendeur non pas que son prix est trop élevé mais plutôt que votre offre est très belle au regard des atouts et des défauts que présente son bien.
Toutefois, sans une estimation précise, vous risquez de naviguer à vue et faire échouer votre négociation. L’estimation est, contrairement aux idées reçues, un exercice difficile. Pour réaliser une bonne estimation, il est important de déterminer la qualité du bien (exercice souvent le plus difficile pour les novices), les prix du marché au plus près du bien à estimer, les tendances des attentes des acquéreurs et leur comportement actuel sur le marché, l’état d’esprit du vendeur… . Rajoutez à cela des méthodes de calcul de prix qui diffèrent selon le produit visé (investissement locatif, bien familial, maison, ...). Tout ceci se calcule et ne sort pas du chapeau. Mais l’estimation ne s’arrête pas là. En plus de sa valeur intrinsèque, un bien présente une valeur subjective liée aux émotions qu’il génère et là, même un professionnel peut s’y perdre.
Une fois cette étape passée, et seulement à la suite de cette première étape, vous pouvez vous lancer, ou pas, dans la négociation.
2. Signez tout de suite une offre au prix si le bien est au juste prix !
Si le bien est correctement valorisé et que l’appartement vous plait, vous ne devez avoir aucune hésitation. Il faut dans ce cas faire une offre au prix le plus vite possible. Pourquoi ? Si le bien répond aux critères de la majorité des acquéreurs et s’il est bien valorisé, notamment à Paris, la probabilité que plusieurs offrent concurrentes tombent en même temps est très forte. Dans cette situation, la négociation ne portera plus sur le prix mais sur le fait de faire passer votre offre avant les autres. Dans le cadre de nos négociations, nous sommes régulièrement confrontés à cette problématique. Le fait de passer par un chasseur d’appartement est un argument de poids, au-delà de la qualité de votre financement, car un chasseur a normalement validé en amont votre plan de financement et le fait de passer par ses services montre votre motivation, ce qui est un gage de sérieux pour le vendeur. De plus, dans le cadre d’une négociation avec une agence immobilière, le fait de négocier de pro à pro est pour l’agence le gage d’une négociation cohérente et structurée. Enfin, le fait que l’acquéreur passe par un chasseur est pour le vendeur un gage de sérieux de l’acquéreur.
3. Attendez avant de négocier si le bien est légèrement survalorisé
Si le bien est légèrement survalorisé, le choix de négocier le prix, ou pas, dépendra de votre intérêt pour le produit et de la tension du marché. Il faut toujours avoir à l’esprit qu’une négociation comporte une part de risque. Le risque de se faire doubler par un autre acquéreur pour quelques euros. Dans ce cas, les questions à vous poser sont les suivantes :
- Est-ce que la probabilité de retrouver le même bien est forte ou quasi nulle ?
- Est-ce que j’ai les moyens financiers de payer cette survalorisation et son impact sur mon plan de financement est-il vraiment considérable ?
- Est-ce que je vais regretter ce bien ?
En répondant à ces questions, vous serez en mesure de savoir si vous voulez négocier ou pas. Mais là, nous ne pouvons pas vous aider.